Édito: l’important, c’est la rose

5 octobre 2021

 news René Mathez

Inside

L’inoubliable et utopique chanson de Gilbert Bécaud célèbre l’espoir, cette belle disposition humaine donnant confiance dans la réalisation de l’avenir.
Pourtant, l’année 2021 n’a apporté que peu de bonnes surprises dans l’évolution de la crise sanitaire ou de l’économie. Dans notre profession, elle aura même exacerbé des problèmes chroniques.

L’augmentation du prix des matières premières et du transport pèse sur le coût de la construction, incitant les maîtres d’ouvrage à différer leurs projets en attendant des jours meilleurs. Dans l’esprit des financiers, qui ont dorénavant succédé aux gens du métier, la réduction budgétaire des propositions d’adjudication est devenue un sport, qui condamne les artisans à faire bien avec peu. Or nous le savons, en tout, la qualité paie et se paie. Exiger des tarifs en dessous du seuil de rentabilité, c’est contraindre le prestataire à recruter des ouvriers peu ou pas qualifiés, à sous-traiter et à faire l’impasse sur ce qui produit la qualité et la durabilité. Dans le gros œuvre, c’est problématique, car toute construction trouve sa pérennité dans sa base, alors que paradoxalement, la maçonnerie est souvent considérée par les maîtres d’œuvre comme une phase rudimentaire.
Il n’en est rien, elle est primordiale ! De surcroît, les maçons travaillent dans des conditions souvent difficiles et parfois même se blessent pour bâtir des édifices dont la vocation est le bien-être des habitants.

Et l’espoir, dans tout cela ? Il est comme la rose : c’est quand on l’écrase qu’il s’en exhale la plus subtile fragrance. Nous devons donc faire face à ces temps chaotiques en exploitant ce que nous avons de meilleur en nous : nos compétences, tout d’abord, car sans elles rien ne tiendrait debout; notre cohésion, car c’est elle qui permet la transmission de l’expérience, l’entraide et la dynamique du groupe ; enfin et surtout, notre fidélité dans notre promesse à tous nos clients, aux maîtres d’ouvrages, aux utilisateurs, à la Ville, de construire pour durer, dans les règles de l’art et dans la préoccupation de l’environnement.

Je conclus mon édito par un appel à la nouvelle génération : notre profession peut paraître exigeante de prime abord, elle demande une bonne dose de courage, mais elle offre d’immenses avantages, notamment celui d’apprendre à tout faire de ses propres mains, à bâtir, travailler en équipe, être solidaires et respectueux les uns envers les autres, gagner en polyvalence sur une multitude de disciplines artisanales, dans un cadre humain fraternel et une corporation authentique.
L’apprentissage d’un noble métier et de la vie par le respect des valeurs essentielles !

Éric Lumbreras
Directeur général


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