Édito d’Éric Lumbreras – Gros œuvre : un marché solide, mais des obstacles normatifs et administratifs
23 janvier 2025
news René Mathez
Inside
L’année 2024 s’achève sur un bilan positif pour René Mathez SA. Nous avons maintenu notre cap dans un contexte exigeant et avons réalisé plusieurs projets d’envergure qui confirment notre position parmi les acteurs représentatifs du gros œuvre genevois. Parmi ces derniers, figure le campus Pictet, dont le gros œuvre a été réalisé en collaboration avec la société Maulini. Ce projet emblématique à Genève incarne à la fois ambition architecturale et engagement durable. Avec ses 23 étages et ses 90 mètres de hauteur, cette tour moderne s’incorpore dans un vaste îlot connecté au siège historique de la banque par une passerelle suspendue, rassemblant à terme 3600 collaborateurs. Le bâtiment vise l’obtention de trois prestigieux labels symbolisant son exemplarité en matière de performance énergétique et de bien-être des occupants. Le campus inclura des logements, des commerces, un parc public et la renaturation de la Drize, renforçant ainsi son intégration dans le projet urbain Praille-Acacias-Vernets.
Bien que la conjoncture de l’industrie genevoise ait été quelque peu morose en fin d’année, des signes d’amélioration sont apparus. Les perspectives pour les mois à venir sont encourageantes, les chefs d’entreprise anticipant une poursuite de la croissance des commandes et de la production, avec une appréciation progressive de la situation. Parallèlement, la Banque Nationale suisse (BNS) a abaissé son taux directeur de 1,75 % en janvier à un niveau inférieur, avec une réduction marquante de 50 points récemment, visant à stimuler l’économie en facilitant l’accès au crédit, en incitant à l’investissement et en soutenant les exportations.
En 2024, de notre côté, nous avons porté une attention particulière à la sécurité de nos ouvriers par l’acquisition de plateformes élévatrices sécurisées, de matériel électroportatif sans fil, de protections anti-chutes ainsi que par des formations régulières. En écologie également, tous nos chantiers sont désormais équipés de bassins automatiques de traitement pour la protection des eaux en conformité avec les impératifs en vigueur. Ces efforts traduisent notre volonté de préserver nos équipes et d’accompagner la standardisation environnementale. Cependant, je ne peux m’empêcher de souligner la complexification normative pesant sur notre métier. La bureaucratisation des processus et la rigidité réglementaire nous imposent des mises à niveau toujours plus nombreuses. Nos ouvriers, forts de plusieurs décennies d’expérience, doivent suivre des formations pour des tâches qu’ils maîtrisent déjà. Si la sécurité est primordiale, ces démarches pénalisent néanmoins les TPE/PME comme la nôtre, accentuant les coûts et la charge administrative. Sur le plan environnemental, le secteur du béton est souvent pointé du doigt. Pourtant, des avancées remarquables sont faites dans la valorisation des déchets et la réduction de l’empreinte carbone. Nous sommes attentifs à ces innovations tout en rappelant la nécessité d’un équilibre pragmatique entre exigences écologiques et réalités du bâtiment.
Pour 2025, notre emménagement dans notre immeuble flambant neuf au Bois-de-Bay marque une étape de notre développement. Si nous anticipons une accalmie sur les grands chantiers, nous restons confiants et prêts à relever les défis à venir, notamment avec les projets de surélévation qui s’intensifieront vraisemblablement et des programmes immobiliers plus ciblés.
Nous abordons 2025 avec détermination, fidèles à nos valeurs de sérieux, de savoir-faire et d’engagement local. Merci à nos clients, à nos équipes et partenaires pour leur confiance et leur implication.
Éric Lumbreras
Directeur général de René Mathez


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