Halte au nivellement par le bas !

28 février 2017

 news René Mathez

Inside

Cela n’aura échappé à personne, c’est le prix qui fait la différence dans notre métier. Comme partout me direz-vous. Eh bien non ! Dans le bâtiment, la solution ne réside plus dans la compétitivité par l’excellence, mais dans l’endurance à travailler à perte…

La concurrence est saine ; elle incite les protagonistes du marché à s’améliorer en permanence pour accroître leur productivité : organisation en processus, innovation, technologie, mise à niveau des compétences, ingéniosité, ce sont là les ferments du progrès, des règles de l’art et du savoir-être. Or, nous vivons une situation exactement inverse dans le bâtiment genevois, avec le scandale du travail illégal, qui menace la profession tout entière et pénalise les entreprises respectueuses du droit et du devoir. En effet, pour celles, qui, comme Mathez, privilégient la stabilité salariale et la qualité, la situation devient complexe. Souvent, les budgets imposés ne prennent plus en compte la réalité du marché local et le coût du travail. En d’autres termes, il s’agirait de travailler à perte…

À cela s’ajoute une inclination des banques pour les entreprises générales, en raison de leur garantie d’un prix fixe. La concurrence qui règne entre ces entités emmène les prix à la baisse pour ensuite contraindre les corps d’état à des enveloppes budgétaires relevant de la quadrature du cercle.
À court terme, nous ne pourrons pas faire l’économie de ce débat si l’on ne veut pas assister impuissant à l’effondrement de nos entreprises locales au profit de structures étrangères intrinsèquement plus compétitives ou pire encore, moins scrupuleuses.

Allons-nous laisser notre secteur d’activité devenir la proie des groupes européens, la cible de la sous-traitance illégale et du blanchiment d’argent ?
Allons-nous voir nos PME rachetées et nos employés rejoindre le chômage ?
Allons-nous voir nos sociétés, sous contraintes financières, se vider de leur moelle épinière, pour s’adonner à la sous-traitance ?
L’âme de l’entreprise, ses ouvriers, qui en font la valeur et la richesse risquent de disparaître….
Ce n’est pas jouer les oiseaux de mauvais augure que de s’alerter !
Nous refusons la fatalité et espérons par ce billet d’humeur, éveiller la conscience de nos lecteurs et peut-être faire naître les idées qui permettront d’endiguer cette spirale du nivellement par le bas !


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